une pile de pièces en euros, un homme debout et une femme assise.

Qu’est-ce que le pouvoir d’achat et comment le calculer ?

Le pouvoir d’achat est un véritable baromètre du niveau de vie des ménages, qui s’inquiètent de le voir baisser en raison de l’inflation. Mais de quoi parle-t’on ?

Temps de lecture: 8 min

Véritable baromètre du niveau de vie des ménages, le pouvoir d’achat préoccupe les Français. Au-delà de l’outil statistique qu’il représente aux yeux d’institutions comme l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), c’est une donnée concrète que les consommateurs expérimentent au quotidien. Comment mesurer le pouvoir d’achat des ménages au plus près de la réalité  ? Quels sont les facteurs à prendre en compte pour impacter le pouvoir d’achat et améliorer le niveau de vie des consommateurs ? Cet article présente quelques éléments de réponse pour appréhender la notion complexe de pouvoir d’achat. 

Le pouvoir d’achat : définition

Selon l’Insee, le pouvoir d’achat « correspond au volume de biens et services qu’un revenu permet d’acheter ». Plus concrètement, il s’agit de ce qu’un ménage peut acheter avec la somme d’argent dont il dispose. La notion de pouvoir d’achat dépend donc des revenus (l’argent gagné) et des prix (la somme d’argent à dépenser pour un achat). 

Ce sont avant tout les variations et l’évolution du pouvoir d’achat qui intéressent les économistes, pour comparer le niveau de vie des ménages dans le temps au sein d’un pays ou à l’international.

On calcule généralement le pouvoir d’achat à l’échelle du ménage, c’est-à-dire une personne ou un groupe de personnes vivant sous un même toit (sans qu’un lien de parenté soit nécessaire). On peut aussi définir le ménage comme une unité économique : le foyer fiscal. Mais le pouvoir d’achat peut également être étudié par habitant ou par unité de consommation pour une mesure au plus près de la réalité vécue par les consommateurs, comme décrit ci-dessous.

Comment calculer le pouvoir d’achat et quels éléments entrent en compte ?

Le pouvoir d’achat correspond au rapport entre les revenus d’un ménage et le prix des biens ou services que ce ménage achète, il est donc directement dépendant des facteurs « revenu » et « prix » et de la façon dont ils évoluent.

Lorsque le prix des biens augmente plus vite que le revenu du ménage, on considère que le pouvoir d’achat diminue et inversement. Ainsi, si j’obtiens une augmentation de salaire de 10% le mois prochain mais que l’inflation fait augmenter le prix des fruits et légumes de 20% le même mois, mon pouvoir d’achat diminue : je gagne plus mais je ne peux pas acheter plus de fruits et légumes avec ce revenu additionnel. 

Le revenu disponible des ménages : la base du calcul du pouvoir d’achat

Pour calculer le pouvoir d’achat, on prend en compte le Revenu Disponible Brut (RDB). 

Il s’agit de la somme d’argent disponible au sein d’un foyer, c’est-à-dire l’ensemble constitué par la rémunération, la retraite, les prestations sociales et le revenu du patrimoine, auquel on soustrait les impôts et les cotisations sociales. Il ne s’agit donc pas uniquement des revenus d’activités, mais de l’argent dont dispose réellement le foyer pour faire ses achats. 

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, une augmentation de salaire ne suffit donc pas à faire augmenter le pouvoir d’achat. L’évolution des impôts ou des prestations sociales joue également un rôle important dans la définition des revenus, comme cela a été le cas avec la baisse du taux de TVA d’1% en 2000 par exemple. 

Le pouvoir d’achat par unité de consommation

L’Insee calcule l’évolution moyenne du pouvoir d’achat sur l’ensemble des ménages français, mais la situation réellement vécue par chaque ménage varie parfois significativement. 

Lorsque quatre personnes vivent sous le même toit, le coût de revient du logement par habitant est réduit par rapport à un ménage d’un seul habitant : le pouvoir d’achat calculé par ménage ne prend pas la notion d’économie d’échelle en compte. 

C’est pour cette raison que l’Insee calcule également le pouvoir d’achat par unité de consommation, qui prend en compte les gains d’échelle générés par la vie en commun et les évolutions démographiques

Un ménage comportant une seule personne compte pour une unité de consommation quand un ménage à deux personnes compte pour 1,5 unités de consommation (et pas 2). 

Le pouvoir d’achat par habitant a augmenté de 3,6 % entre 2007 et 2018 (selon les données publiées par l’Insee en 2019) mais de 1,3% par unité de consommation sur la même période. On comprend pourquoi les consommateurs s’étonnent parfois des déclarations faites par les économistes : individuellement, ils ont l’impression que leur pouvoir d’achat a augmenté deux fois moins que ce qu’on les médias annoncent. 

L’évolution des prix 

L’ élément décisif lorsqu’on parle de pouvoir d’achat, c’est le prix des biens et des services consommés. Lorsqu’ils augmentent, on entend parler d’inflation. L’inflation, c’est en quelque sorte le mot qu’on utilise pour parler de « l’augmentation des prix ». On parle d’inflation dès lors que le taux d’augmentation des prix  est général et durable.

L’Indice des Prix à la Consommation (IPC), c’est-à-dire la variation moyenne des prix d’un panier fixe de biens et services consommés par un ménage, permet de définir le taux d’inflation. 

Concrètement, il permet de calculer l’évolution du prix d’un chariot au passage en caisse entre le mois de janvier et le mois de juin, en admettant qu’il a systématiquement été rempli des mêmes produits pendant cette période. L’Insee calcule d’ailleurs cet indice en se rendant dans un certain nombre de points de collecte physiques et en ligne chaque mois et en relevant le prix d’un même ensemble de produits prédéterminés.  

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Les conséquences de la fluctuation du pouvoir d’achat

Les ménages modifient leurs habitudes

A revenu équivalent, l’augmentation des prix et un taux d’inflation élevé impliquent une baisse du pouvoir d’achat, qui détériore le niveau de vie de chacun et ce notamment pour les personnes qui disposent de revenus faibles. 

Une forte inflation modifie les comportements des individus, qui doivent faire face à une forte incertitude. Elle a pour conséquence de contraindre les ménages à réduire leur consommation, notamment vis-à-vis des dépenses dites « non essentielles » (les loisirs ou l’habillement par exemple). Certains peuvent être amenés à désépargner pour maintenir leur niveau de vie.

Selon de nombreux économistes, une légère inflation est préférable à l’absence totale d’inflation. C’est d’ailleurs l’objectif des politiques monétaires des banques centrales.

Dans un tel contexte, les  entreprises, rassurées sur la rentabilité future liée à une anticipation de hausse des prix, sont incitées à continuer à investir. 

De leur côté, les ménages ont aussi intérêt à placer leur argent plutôt que de laisser sur leurs comptes bancaires, favorisant l’équilibre entre l’épargne et l’investissement, une inflation modérée permet ainsi de limiter la hausse des taux d’intérêt. Les conditions financières favorables à l’emprunt favorisent donc la croissance économique.

Les mesures de soutien du pouvoir d’achat

Les mesures publiques de soutien du pouvoir d’achat sont un des leviers les plus visibles en période d'inflation pour les citoyens. 

Afin d’augmenter le pouvoir d’achat des ménages, il est possible de faire évoluer deux facteurs : les prix ou les revenus, par l’augmentation des prestations sociales ou la baisse des impôts, par exemple. 

Augmenter les revenus

La revalorisation périodique du Smic constitue l’une des mesures envisageables pour augmenter rapidement le pouvoir d’achat des ménages les plus modestes. Les montants de prestations sociales et des prélèvements définis par le gouvernement sont également des facteurs clés : par exemple, des primes exceptionnelles versées par les entreprises et exonérées de cotisations sociales augmentent directement le Revenu Disponible Brut des ménages et le pouvoir d’achat.

Pour augmenter le pouvoir d’achat des ménages, certaines aides sociales comme la prime d’activité, le minimum vieillesse, le complément de mode de garde et l’allocation allouée aux adultes en situation de handicap ont été augmentées. 

Un autre exemple des mesures qui existent : la mise en place d’une indemnité inflation d’un montant de 100 euros versée en décembre 2021 à certains ménages.

Diminuer la charge des impôts

A l’inverse, la taxe d’habitation a été progressivement réduite, jusqu’à être supprimée en 2020. Certaines cotisations chômage et maladie payées par les salariés ont été supprimées à partir de 2018, ce qui augmente le niveau de revenus des salariés, tout comme la baisse de certains taux de cotisation (la CSG rétablie à 6,6% pour certains retraités par exemple). 

Une mesure de crédit d’impôts sur les services à la personne a également été étendue à l’ensemble des Français (auparavant, seuls les actifs en bénéficiaient). Ce crédit permet d’augmenter le revenu par déduction de la moitié de certains frais.

Contrôler les prix

Face à l’inflation galopante, le gouvernement est mobilisé pour diminuer l’impact des hausses de prix sur les dépenses des ménages. Une des mesures phares de la rentrée est la remise de 30 centimes d’euros sur le prix du litre de carburant  mise en place le 1er septembre 2022 pour une durée limitée.

On peut également citer la mise en place du bouclier tarifaire, visant à limiter la hausse des prix du gaz ou de l’électricité, respectivement prolongé jusqu’en décembre 2022 et jusqu’au 1er février 2023 pour l’électricité.

Les mesures additionnelles

Enfin, des aides à la transition écologique ont été développées également, sous forme de chèques énergie permettant de financer des factures d’énergie ou des travaux de rénovation, de certificats d’économie d’énergie ou de primes à la transition écologique ou à la conversion automobile. Ces mesures réduisent les coûts portés par les ménages pour ces dépenses et augmentent en ce sens leur pouvoir d’achat.

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