À l’automne 2022, la guerre en Ukraine et l’envolée des coûts de l’énergie font planer la menace d’une récession imminente sur les vingt-sept membres de l’Union européenne. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Quelles conséquences une récession peut-elle avoir sur notre quotidien ? Que faire pour y remédier ? Retrouvez toutes nos réponses dans cet article.Récession : définition
Le terme récession — issu du verbe latin recedere qui signifie « aller en arrière » — désigne un ralentissement temporaire de l’activité économique. On parle de récession lorsque le Produit intérieur brut d’un pays (PIB) recule — c’est-à-dire quand il présente un taux de croissance négatif —sur une période d’au moins deux trimestres consécutifs.La récession est une phase normale du cycle des fluctuations économiques
La récession correspond à l’une des quatre phases du cycle des fluctuations économiques :- l’expansion : la production augmente, l’économie est en essor ;
- la récession : l’activité économique ralentit, le PIB se contracte ;
- la dépression : la production et la consommation baissent durablement, le PIB recule pendant plusieurs années, une grave crise économique s’installe dans la durée (faillites, chômage de masse, etc.) ;
- la reprise : l’économie repart, le PIB recommence à croître de manière positive.
Une récession est un phénomène plutôt rare, à ne pas confondre avec un simple ralentissement de l’économie, à l’inverse, beaucoup plus fréquent.Récession et déflation : quelle différence ?
Le contexte inflationniste actuel nous rappelle chaque jour que les changements de prix, les politiques gouvernementales et l’attitude des consommateurs ont une influence directe sur l’activité économique.En période de crise, une baisse des revenus, un taux de chômage important ou encore un ralentissement de la production sont des éléments aussi bien caractéristiques d’une récession que d’une déflation.C’est pourquoi, il n’est pas rare que les notions de « récession » et de « déflation » soient comparées, voire associées l’une à l’autre. Malgré ces similitudes apparentes, une récession se distingue d’une déflation à plusieurs égards :- une récession correspond à un recul du PIB — c’est-à-dire à une baisse de la création de valeur par l’économie —, tandis qu’une déflation se réfère à une diminution du niveau général des prix ;
- la déflation se mesure par l’abaissement de l’indice général des prix, alors que la récession s’évalue par la contraction du PIB ;
- La récession est un phénomène temporaire inhérent au cycle des fluctuations économiques, quand la déflation s’inscrit dans la durée.
Les causes d’une récession économique
Plusieurs facteurs peuvent contribuer au déséquilibre du marché et mener à une situation de récession :- un événement inattendu, comme une guerre ou une pandémie ;
- un choc d’offre ou de demande (lorsqu’un fait extérieur modifie l’offre ou la demande d’un produit et provoque un changement de prix imprévu) ;
- l’effondrement d’un secteur économique (krach boursier, krach immobilier, etc.).
Un simple ralentissement de l’économie se transforme alors en récession par effet domino. Depuis 1945, la France a traversé cinq périodes de récession, consécutives à des crises économiques :- la récession de 1974, provoquée par le premier choc pétrolier, qui s’est traduite par une hausse brutale des prix du pétrole, l’augmentation des coûts de production, une diminution des profits, une baisse du pouvoir d’achat et un ralentissement de la consommation et des investissements ;
- la récession des années 1992-1993, marquée par l’instabilité monétaire en Europe, un affaiblissement de la demande extérieure, une baisse de la compétitivité des entreprises françaises et des exportations ;
- la récession de 2009 où l’effondrement des prix de l’immobilier et la situation de surendettement des ménages américains (crise des « subprimes ») ont donné lieu à une crise financière, puis économique sans précédent à l’échelle internationale (faillite de banques, dégradation des finances publiques des États, recul de la croissance, augmentation du chômage) ;
- la courte récession de 2013, inhérente à la crise de la dette publique observée dans l’ensemble de la zone euro et amplifiée notamment par une austérité budgétaire et un taux de chômage important ;
- la récession de 2020, à l’occasion de laquelle la crise du Coronavirus a entraîné une chute de la consommation privée et un net recul du PIB français (-7,9 %) (Source : INSEE)
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Apprendre les basesLes conséquences de la récession
L’Histoire montre qu’une récession peut impacter tous les acteurs économiques d’un pays ou d’une zone géographique.Quels peuvent-être les conséquences d’une récession sur l’économie et sur les consommateurs ?
En période de récession, la production de richesses diminue — ce qui peut entraîner, à terme, une faillite des entreprises, la suppression de nombreux emplois, ainsi qu’une baisse des revenus des ménages. En effet, face au ralentissement de l’activité économique, les consommateurs reportent leurs achats, la demande de biens et de services baisse, le chiffre d’affaires des entreprises décroît. Les marchés financiers et les investisseurs finissent par perdre confiance.Dans quelle mesure la récession annoncée risque-t-elle d’affecter notre quotidien ?
La guerre en Ukraine, l’envolée des prix de l’énergie et l’augmentation des taux directeurs par la Banque centrale européenne depuis l’été 2022 pour combattre l’inflation galopante ont entraîné un ralentissement de la croissance économique dans l’ensemble de la zone euro. À tel point qu’à l’hiver 2022, les Vingt-sept se préparent à entrer en récession. D’après les prévisions de Bruxelles, l’inflation devrait continuer de freiner la consommation de biens et de services, d’affaiblir le pouvoir d’achat des ménages et d’affecter le niveau de compétitivité des entreprises dans les mois à venir. Selon toute probabilité, l’UE devrait, de fait, observer un recul de son PIB sur le dernier trimestre de 2022 et durant le premier trimestre de 2023.En matière d’emploi, la Commission mise, en revanche, sur une stabilisation du marché du travail. Elle note, de plus, une augmentation globale des salaires « sans effet de boucle avec la hausse des prix ».Que faire en cas de récession : solutions et remèdes
Si cela laisse peu de doute sur le fait qu’une récession se profile dans la majorité des pays européens, plusieurs solutions peuvent être envisagées pour y faire face :Les solutions et remèdes pour lutter contre la récession sur le plan national et international
Deux courants économiques s’opposent concernant la stratégie à adopter en cas de récession :- l’école keynésienne qui juge l’intervention des États nécessaire pour soutenir la demande et relancer la croissance économique ;
- la pensée libérale qui mise sur une autorégulation des marchés grâce à un libre jeu des mécanismes de l’économie.
S’agissant de la situation en Europe, le vice-président de la Commission européenne, estime que « l’objectif est de soutenir les plus vulnérables avec des mesures ciblées, d’aligner les politiques budgétaires et monétaires pour lutter contre l’inflation et de sécuriser nos futurs approvisionnements énergétiques aussi vite que possible ».Les actions individuelles à mettre en œuvre pour affronter la récession
Dans la vie de tous les jours, différentes actions peuvent être mises en œuvre pour mieux se préparer à faire face à une situation de récession.Maîtriser ses dépenses
Commencez par faire un état des lieux de vos dépenses mensuelles. Différenciez les dépenses incompressibles (loyer, assurance maladie, impôts, etc.) des dépenses non essentielles. L’idée étant, à terme, de réussir à réduire ces dernières, dans l’objectif de faire des économies. Si vous ne savez pas comment vous y prendre, nos deux guides pratiques vous révèlent comment apprendre à mieux gérer son budget et éviter les dépenses inutiles. Diversifier ses revenus
En cas de récession, comme en cas de crise économique, le risque de voir ses revenus diminuer augmente (par exemple, si l’inflation n’est pas compensée par une hausse des salaires). Et avec lui, celui de perdre son emploi. C’est pourquoi il peut être judicieux de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, en diversifiant ses sources de revenus. Vous pouvez, à ce titre, proposer votre appartement à la location lorsque vous partez en vacances ou investir une partie de votre épargne dans une ou plusieurs valeurs refuges (telles que l’or, l’argent ou l’immobilier) si votre situation financière vous le permet.Constituer un fonds d’urgence
Pensez également à constituer un fonds d’urgence grâce aux économies précédemment réalisées, afin de pouvoir vous appuyer sur une réserve de secours en cas d’imprévu. Contrairement à un emprunt ou à un découvert bancaire, ce filet de sécurité financière vous aidera à faire face aux situations d’urgence (perte d’emploi, frais médicaux exceptionnels, importante perte de revenus, etc.) sans affaiblir le reste de vos finances.Rembourser ses dettes si cela est possible
Tâchez, enfin, si vous le pouvez, de vous acquitter de tout ou partie de vos dettes. Compte tenu de l’incertitude de la hausse des taux d’intérêt et de la conjoncture économique, vous réduirez ainsi les risques de voir vos engagements financiers s’alourdir et éviterez des sources de stress inutiles.Gardez le contrôle de votre argent avec N26
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