La journée mondiale de l’épargne peut être l’occasion de dresser le bilan de ce que l’on a sur nos comptes, ou de mettre un peu plus d’argent de côté, par exemple. En revanche, cette année est différente. En effet, les retombées de la pandémie, la guerre qui se déroule actuellement en Ukraine, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et la crise du pouvoir d’achat laissent les économies chancelantes. En Europe comme ailleurs, l’urgence d’épargner se fait de plus en plus impérieuse. Parallèlement, l’épargne se voit entravée par la hausse des prix généralisée due à l’inflation, des produits alimentaires et électroniques jusqu’au gaz et à l’électricité. Tous ces événements nous ont incités à nous interroger : quels effets l’inflation pourrait-elle avoir sur les consommatrices et consommateurs européens ? Et nous nous sommes aussi demandé comment se portaient les autres marchés au regard de ce phénomène. Quels pays ont été les plus affectés par cette explosion des prix ? Comment les clients N26 sur l’ensemble de ces marchés adaptent-ils leurs habitudes en matière d’épargne et de dépense au regard de la crise du pouvoir d’achat ? Pour obtenir des réponses, nous avons analysé les données relatives à l’épargne et aux dépenses de plus de 380 000 consommatrices et consommateurs clients de N26 sur cinq marchés européens (l’Espagne, l’Allemagne, l’Autriche, la France, et l’Italie) entre janvier et août 2022¹. Ainsi, nous avons pu mettre en lumière les marchés où les consommatrices et consommateurs économisent le plus malgré l’inflation, quelles populations dépensent le plus pour leurs vacances et leurs sorties au restaurant, et lesquelles d’entre elles voient leurs revenus augmenter. Nous avons également identifié des différences entre les hommes et les femmes en ce qui concerne leurs habitudes d’épargne et de dépenses. Poursuivez votre lecture pour en savoir plus. Note : le terme “revenus” correspond aux virements entrants sur le compte bancaire du client N26.Nos clients en Espagne et en Allemagne ont épargné davantage
À la fin de l’année 2021, la zone euro enregistrait un taux d’inflation annuel de 5 %. En août 2022, ce chiffre avait explosé pour atteindre 9,1 %, et même 10 % au mois de septembre. Dans le cadre de notre analyse qui s’est déroulée entre janvier et août 2022, la hausse la plus marquée s’est produite entre les mois de février et mars, bondissant de 5,9 % à 7,4 %. Incidemment, cela correspond à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, laquelle a toujours des conséquences considérables en Europe et à l’échelle internationale sur le plan humanitaire et économique. En raison de l’ampleur que cette crise continue d’avoir, nous avons également procédé à une comparaison de deux périodes concernées par notre étude dans le cadre de notre analyse, à savoir la période janvier-février et la période mars-août.Dans tous les marchés à l’étude, les clients N26 en Espagne sont ceux qui affichent le taux d’épargne le plus élevé, épargnant 6,6 % en moyenne de leurs revenus entre le mois de janvier et le mois d’août. Les Allemands se classent derrière les Espagnols, avec une épargne correspondant à 5,1 % de leurs revenus en moyenne. Nos clients en Italie ont enregistré la plus forte baisse en ce qui concerne le taux d’épargne moyen, et leurs habitudes sont celles qui ont le plus fluctué. En avril, en mai et en août, ils ont également dépensé des sommes supérieures à leurs revenus.Les initiatives gouvernementales en Espagne et en Allemagne ont probablement joué un rôle dans la capacité d’épargne de leurs habitantes et habitants. Parmi les mesures mises en place, à la fin du mois de mars, le gouvernement espagnol a lancé une réduction de 20 centimes par litre de carburant pour l’ensemble des usagers espagnols. De plus, l’« exception ibérique » approuvée au mois de juin par la Commission européenne limite le prix du gaz destiné à la production d’électricité, ce qui a considérablement amoindri les factures d’électricité. Parallèlement, en Allemagne, les consommatrices et consommateurs ont probablement pu économiser davantage grâce au billet de train à 9 euros, un titre de transport valable un mois dans les transports publics régionaux de l’ensemble du pays. Les Européennes ont épargné 17 € de plus par mois que leurs homologues masculins
Les données que nous avons recueillies montrent que les hommes gagnent considérablement plus que les femmes (en moyenne) dans l’ensemble des pays à l’étude, ce qui correspond à l’écart salarial entre les sexes dont nous avons déjà parlé. Par « considérable », nous entendons près de 39 % de plus.Malgré cette différence, entre le mois de janvier et le mois d’août, les femmes ont épargné une plus grande partie de leurs revenus, et ce, de manière systématique – en moyenne 5,9 % contre 3,7 %. En convertissant ces valeurs en euros, sur la même période, cela représente une épargne mensuelle moyenne de 112,20 euros pour les femmes contre 95,20 euros pour les hommes ; des résultats cohérents avec ceux de l’année précédente en glissement annuel, ce qui indique peut-être une tendance plus large à long terme. Le mois de mars se place en première position en matière d’épargne, tant pour les hommes que pour les femmes. Dans l’ensemble des pays étudiés et indifféremment du genre, le mois de mars est celui où l’épargne a été la plus forte en valeur absolue, soit 222,36 € et 202,57 € en moyenne pour les femmes et les hommes, respectivement, résultat comparable avec 2021. Ainsi, malgré les changements macroéconomiques et les bouleversements géopolitiques, le pic de l’épargne du mois de mars pourrait correspondre à une tendance générale. Par opposition au mois de mars, le mois de mai se classe lanterne rouge en ce qui concerne l’épargne. En effet, durant cette période, les femmes n’ont épargné que 3,2 % de leurs revenus en moyenne contre 0,1 % pour les hommes. En avant-dernier figure le mois d’août, ce qui suggère que les mois de l’année avant et après les vacances d’été semblent être des périodes où l’on dépense plus qu’à l’accoutumée.Malgré une inflation record, nos clients espagnols sont ceux qui ont le plus épargné entre mars et août
De tous les pays à l’étude, l’Espagne est celui qui a globalement enregistré les taux d’inflation les plus élevés. Néanmoins, un fait intéressant est que les clients N26 en Espagne ont davantage épargné à partir du mois de mars – 7,2 % de leurs revenus moyens contre 4,6 % en janvier et en février. Cela correspond à une augmentation relative de 57,2 % qui pourrait signifier que la hausse des prix les a incités à économiser davantage. Conformément à la tendance générale au sein de l’UE, c’est au mois de mars que les clients N26 espagnols ont épargné le plus avec 11,1 % de leurs revenus mis de côté, soit un total 1,5 million d’euros, ou 177,89 € en moyenne par client. Les Autrichiens eux aussi ont substantiellement augmenté leur niveau d’épargne à partir du mois de mars en mettant de côté jusqu’à 5,8 % de leurs revenus en moyenne entre mars et août, contre -2,9 % en janvier et 1,44 % en février. La France n’a pas échappé à cette tendance, avec des niveaux d’épargne en hausse à partir du mois de mars. Les clients N26 ont fait passer leur niveau d’épargne de -2 % à 0,8 % de leurs revenus moyens, ce qui peut sembler dérisoire, mais correspond en réalité à une augmentation de 140 %. En analysant les données de manière plus approfondie, nous avons pu observer une tendance surprenante: en janvier, nos clients français ont dépensé 4,5 % de plus que leurs revenus mensuels en moyenne. Ainsi, les résultats enregistrés au mois d’août sont d’autant plus frappants, car les utilisatrices et utilisateurs de N26 en France ont économisé 2,1 % de leurs revenus au cours de cette période.Partout, les revenus ont augmenté à partir du mois de mars, mais l’épargne a faibli en Italie et en Allemagne
Dans chacun des pays à l’étude, les revenus ont augmenté entre le mois de mars et le mois d’août, en référence aux mois de janvier et février (même si cette augmentation a été modeste sur certains marchés). En Autriche, les revenus ont été dopés avec une hausse de 17,7 % en moyenne par rapport à ceux de janvier et février. Cette tendance a également pu être observée en Allemagne, dans une moindre mesure. En effet, les revenus de la période mars-août étaient plus élevés de 6,9 % en moyenne que ceux de la période janvier-février. Malgré cela, à partir du mois de mars, les Allemands ne sont parvenus à économiser que la moitié de ce qu’ils avaient mis de côté au cours des deux premiers mois de l’année. Cet écart est observable tant en valeur absolue qu’en pourcentage de leurs revenus. Néanmoins, le lancement du billet de train à 9 euros a permis aux Allemands d’économiser 119,30 € en juin, soit près de 74 € de plus qu’au plus bas de l’épargne enregistrée au mois de mai. C’est en Italie que l’épargne a le plus fortement chuté, d’après nos données. Après avoir réussi à épargner 4 % de leurs revenus sur la période janvier-février, cette valeur est tombée à 0,6 % seulement sur la période mars-août. En valeurs relatives, cela correspond à une variation de -84,2 %. Il convient toutefois de noter que les revenus moyens y ont augmenté de 14,7 %sur la seconde période, soit la deuxième augmentation relative la plus élevée de notre étude, après celle de l’Autriche.Les dépenses alimentaires et les dépenses du quotidien ont baissé en France et en Espagne, mais elles ont explosé dans les autres pays.
Nous avons également observé des tendances qu’il convient de mentionner en matière de dépenses. Les signes de l’inflation étaient particulièrement manifestes dans les catégories des produits alimentaires et des produits du quotidien, ainsi que dans celle des transports et de l’automobile. De toutes les catégories de dépenses, les produits alimentaires et les produits d’épicerie sont ceux dans lesquels les Autrichiens ont le plus dépensé, et ces dépenses ont augmenté de 8,6 % en moyenne (en valeur absolue) sur la période mars-août, par rapport à la période janvier-février. De leur côté, les Allemands ont dépensé 9,2 % de plus en moyenne, en valeur absolue, dans les produits alimentaires et d’épicerie sur la base des mêmes périodes et des mêmes références. L’augmentation en valeur absolue des dépenses en produits alimentaires et d’épicerie a été la plus forte en Italie, avec une hausse de 15,6 %. Pour autant, le tableau n’est pas tout gris. En France, les dépenses liées à l’alimentation et aux produits d’épicerie ont en réalité diminué de 8,5 % en pourcentage des revenus moyens, par rapport aux dépenses réalisées en janvier et février pour la même catégorie de produits. Cette tendance a également pu être constatée en Espagne (certes dans une moindre mesure), avec une réduction des dépenses des Espagnols correspondant à 1 % dans cette catégorie. En conséquence des perturbations de la chaîne d’approvisionnement, les dépenses liées à l’automobile et aux transports ont crû de manière généralisée, en particulier en Allemagne et en Italie. Depuis le mois de mars, l’Italie affichait la plus forte hausse des dépenses de la catégorie de tous les pays à l’étude, avec une augmentation surprenante de 53,5 % en valeur absolue par rapport aux mois de janvier et février. En Allemagne, ces dépenses ont augmenté de 39,9 % en moyenne, soit 24,95 € de plus chaque mois. Bien que la hausse soit également marquée en France (38 %), il s’agit de l’augmentation la plus faible des pays à l’étude. Les Allemands préfèrent les sorties au bar et au restaurant, tandis que les Italiens préfèrent la plage
Cet été, les Allemands ont dépensé davantage dans les bars et restaurants que toutes les autres populations à l’étude. Dans cette catégorie, leurs dépenses ont bondi de 3,2 % de leurs revenus moyens en janvier et février, pour attendre 4,3 % à partir du mois de mars, soit une augmentation relative de 31,9 % ! Derrière eux, les Autrichiens, qui ont augmenté leurs dépenses dans cette catégorie de 26,5 %, laquelle est passée de 3,6 % de leurs revenus moyens à 4,6 %. Dans l’esprit de la discipline budgétaire espagnole cette année, l’Espagne est le pays qui a dépensé le moins dans cette catégorie, avec 9,3 % des revenus moyens.Les Italiens, quant à eux, ont aussi décidé de se faire plaisir cet été, en portant leur budget consacré aux voyages à 5,6 % de leurs revenus (soit 75,95 euros par mois en moyenne) durant la période mars-août. Dans la mesure où les clients N26 en Italie ne dépensaient auparavant que 36,69 euros par mois pour leurs voyages durant la période janvier-février, l’augmentation relative de ces dépenses s’élève donc à 107 % en valeur absolue. Parallèlement, leurs homologues espagnols ont augmenté leurs dépenses consacrées aux voyages de 68,8 % en valeur absolue entre ces deux périodes. De leur côté, nos clients en Allemagne ont enregistré une augmentation certes plus modeste, mais au demeurant substantielle, dans cette catégorie s’élevant à 53,9 % en valeur absolue durant la même période.
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¹La présente étude se fonde sur une analyse menée par N26 des données anonymisées relatives à l’épargne et aux dépenses de plus de 380 000 clients N26 en Europe entre le mois de janvier et le mois d’août 2022. Le terme « Revenus » désigne tous les virements entrants sur le compte bancaire principal des participantes et participants à l’étude. Le terme « Dépenses » désigne les opérations sortantes sur le compte bancaire principal des participantes et participants à l’étude. N26 catégorise ces opérations sortantes par poste de dépense pour permettre à ses clients de suivre leurs dépenses et respecter leurs budgets dans la section Gestion de leur appli N26. Aux fins de la présente analyse, les auteurs ont évalué le volume mensuel des dépenses dans plusieurs catégories de la section Gestion de l’appli N26, et ce, afin de tirer des conclusions sur les comportements des clients N26 en matière de dépenses. Le terme « Montant épargné » ou « épargne » désigne la différence entre les « Revenus » et les « Dépenses ».